mercredi 12 juin 2019

Job et ses amis: Job à Eliphaz (1ere)

La réponse de Job au premier discours d'Eliphaz
« Eliphaz, au début de son discours, a été très acerbe à Job, pourtant il ne semble pas que Job l'a interrompu, mais l'écoutait patiemment jusqu'à ce qu'il a dit tous ce qu'il avait à dire. Ceux qui feraient un jugement impartial d'un discours, doivent l'écouter, et le supporter entièrement. Mais, quand il l'a conclu, il fait sa réponse, dans laquelle, il parle avec beaucoup d'émotion ».1Il ne s'adresse pas seulement à Eliphaz, mais aux autres amis (montrant qu'ils étaient d'accord avec ce qu'il disait), et à Dieu. Josy Eisenberg le dit comme cela, « À l'espoir que lui prêchait son ami, il répond par un cri de désespoir et un nouvel appel à la mort... »2Il parle fort dans sa réponse, disant que ses amis ne connaissent même pas la moitié. 
Job commence en regrettant sa situation (6:2-13), c'est encore pire que ses amis puissent imaginer. Ensuite, il montre sa déception dans ses amis (14-30), qui ne lui montrent aucune pitié et ne donnent aucun évidence du péché. Après, Job regrette sa situation (7:1-10), en particulière, la longueur et la permanence. Job termine par une prière (11-21), « vous » devient « toi », il s'adresse à Dieu comme, en fait, Eliphaz lui a suggéré. 
Dans sa lamentation (6:2-13), Job essaie de convaincre ses amis de la vraie magnitude de sa souffrance. C'est comme s'il leur dit, « N'avez-vous pas compris la première fois ? Je suis vraiment en mauvais état et vous m'avez répondu comme ça ? Laissez-moi essayer de vous exprimer encore ce que je travers en ce moment. » Job donne une autre image vive de sa souffrance comme pour leur dire, « Qui êtes-vous à essayer de juger le niveau de la souffrance des autres ? » Eliphaz n'a pas nié que job souffrait, mais il n'a pas non plus montré de la compassion. Est-ce que Job essaie de mériter la compassion de ses amis ? Il décrit sa souffrance comme étant plus pesant que le sable de la mer (3), comme si les flèches toxiques de Dieu lui ont percé. Il utilise une autre métaphore des animaux qui ne se plaignent pas quand ils sont nourrit, mais il n'est que donné la nourriture sans goût et dégoutante (5-8). « Son désire est que lui, comme un animal affamé mugit dans sa douleur, mais ne peut pas être satisfait par ces expressions creuses et réchauffées de théologie traditionnelle (telle que ses amis lui donnent). »3
Job, un deuxième fois, désire que la mort viendrait (8-13). C'est la seule chose qu'il désire de la part de Dieu (8). Il souhaite que Dieu « m'écrase » et « m'achève » (9), pourqu'il puisse avoir la consolation (10), un commentaire sur ses amis qui ne le lui a pas donnée, mais aussi l'espérance que, à sa mort, qu'il sera soulagé. Comme on voit plusieurs fois, Job est rassuré en connaissant sa destination après sa mort. Il ne peut pas se sortir, lui-même, de sa situation (13), qui montre encore une fois que le suicide n'était pas considéré comme étant une option, donc il désire la mort venant de Dieu, le plus tôt sera le mieux. Heureusement, Dieu ne nous donne pas toujours ce qu'on lui demande. Louez Dieu, son Esprit nous aide quand nous prions (Romains 8.26). Car Dieu n'est ni fini avec Job, ni lui a oublié. 
Commençant en verset 14, Job réprimande ses amis pour leur manque de pitié et de compassion. « La compassion est une dette due à ceux qui sont dans l'affliction. »4Jesus n'était-il pas un modèle parfait pour nous en ce qui concerne la compassion pour les gens souffrants et comme des brebis perdus ? De ne pas avoir la compassion pour un ami est d'abandonner la crainte de Dieu (14). Job compare leur traitement de lui comme un torrent, rempli pendant le temps de pluie ou de neige fondant, mais sec en été, décevant les voyageurs car ils ont espéré trouver de l'eau, cependant ils était déçus5(15-21). Job avait espérer recevoir les mots encourageants de ses amis, les mots qui pourraient lui soutenir pendant sa souffrance. Ce n'était une requête déraisonnable. Ce n'était pas comme s'il avait demandé une récompense, où la délivrance de ses ennemis, ou la rédemption (22-23). Il ne cherchait que des réponses et, surtout, la compassion. Il leur mets au défi de lui montrer où il avait tort (ce que ses amis n'arrivent jamais à le faire), de prouver qu'il a péché (24-30). Verset 27 est particulièrement fort. Il compare ce qu'ils ont fait à faire un paris6pour un orphelin, et à acheter et vendre7des amis. « Si cela semble excessivement sévère, on doit comprendre que Job, privé de tout, se considère comme l'orphelin. »8Il se sentit fortement maltraité par eux, comme s'ils voulaient se débarrasser de lui. Cet homme, jadis admiré et estimé par tous, est maintenant exclu, déçu, honteux et confus. Que les « amis » de nos jours, ne traitent pas les souffrants de la même manière. « Fait de nous des ruisseaux dont l'écoulement est alimenté par les sources de Ta propre fidélité constante, afin que lorsque les autres se tournent vers nous pour que la compassion assèche leur soif d'actes de bonté dans leur besoin, nous pouvons sans hésiter offrir la loyauté rafraîchissante qu'ils méritent de nous en tant que frères et soeurs et amis. »9
Cela nous mène encore vers Job dans la lamentation de sa situation (chapitre 7.1-10). Il faut servir de la patience dans les interactions avec ceux qui souffrent. Ils ont peut-être besoin d'exprimer plusieurs fois leur souffrance, en utilisant les mêmes mots, ou des mots différents. « N'est-il pas temps pour moi de mourir ? », Job semble dire(p1), le désirant ardemment « comme un ouvrier pour l'heure de la débauche »(p2). Cela n'en fini pas (3). Quand terminera-t-il (4) ? Il décrit sa condition comme étant pratiquement mort, couvert par la terre et mangé par les verres (5). Il n'a pas de moyen de s'échapper (6), pas de possibilité à retrouver la bonheur (7). Il imagine l'arrivée de la mort (8-10). Plusieurs, qui ont beaucoup souffert, ont posé la même question que Job. 
Job arrive au moment d'crier directement à Dieu (7.11-21). Une prière avec pleins de questions. Il a le désir de s'exprimer, même dans sa douleur, de se plaindre (11). Est-ce un péché de se plaindre ? Les Psaumes ne seraient-ils pas pleins de péché ? Quelles d'autres options existent pour lui ? Job en parlera plus loin. Devrait-il simplement l'oublier ? « Si je dis : Je veux oublier mes souffrances, laisser ma tristesse, reprendre courage, je suis effrayé de toutes mes douleurs. Je sais que tu ne me tiendras pas pour innocent. » (Job 9.27-28) Devrait-il alors se plaindre aux hommes ? « Est-ce contre un homme que se dirige ma plainte ? Et pourquoi mon âme ne serait-elle pas impatiente ? » (Job 21.4) Ce sera lourd de le garder à l'intérieur. « Maintenant encore ma plainte est une révolte, mais la souffrance étouffe mes soupirs. Oh ! Si je savais où le trouver, si je pouvais arriver jusqu’à son trône, je plaiderais ma cause devant lui. » (Job 23.2–4) Remerciez Dieu que nous avons la possibilité de Lui parler librement de tout. « Alors Job fait son chemin vers Dieu avec des prières qui sont des sanglots. Mince et inhumaine est la religion qui interdit les pleurs du vocabulaire de la prière. Alors Job, dans son angoisse, ne freine pas son discours, mais éclate en encore plus de véhémence. »10Job a laissé exploses ses sentiments. « Si nous exprimons nos sentiments à Dieu, nous pouvons s'en occuper sans exploser dans les mots et les actions sévères, sans doute en blessant nous-mêmes et les autres. »11Le mot traduit « se plaindre » là, n'est pas un mot particulièrement fort, le verbe est aussi traduit « parler, communier, méditer et prier ».12Bien que le nom puisse avoir le sens de « se plaindre » ou « pleurer ».13Asaph a utilisé le même mot dans le Psaume 77.3, « Je me souviens de Dieu, et je gémis ;Je médite, et mon esprit est abattu. » Le même mot est utilisé par Job dans 12.8, traduit « parle ». Il existe un danger de prendre ce mot et d'aller trop loin jusqu'à ce qu'on maudit Dieu dans notre plainte. « Notre souffrance, comme celle de Job, pourrait ne pas être le résultat de notre péché, mais nous devons faire attention de ne pas pécher à la suite de notre souffrance. »14Job parle, tout simplement, à Dieu, de son cœur. La dernière volonté et testament d'un homme mourant, si vous voulez. Il voit Dieu en train de l'enfermer comme pour la mer ou une bête (7.12). Dans d'autre mot, il se sent piéger. Il ne trouve pas de paix, même dans le sommeil, car les cauchemars viennent (14). Il choisirait la mort plutôt que la vie, en la méprisant (15-16). Dans une façon similaire à Psaume 8.4, Job interroge Dieu et sa façon de réagir avec des hommes (17-18). « Ça va durer combien de temps ? », il demande à Dieu (19), et deux fois, « Pourquoi ? » (20-21). Le verset 20 dit, « J'ai péché. » C'est comme ça, il n'y a pas d'évidence qu'il faut ajouter « si » comme le font certains traductions (Louis Segund). On peut dire que c'est une question, « J'ai péché ? »15(Martin, Darby) Ça m'est égale. Job a péché car « tous ont péché » (Romains 3.23). Le premier chapitre décrit Job comme juste, il a même offert des sacrifices pour les péchés éventuels de ses enfants (1.5). Il est possible qu'il demande à Dieu s'il a pardonné ses anciens péchés. Certains disent que c'est une hypothèse, ou une question rhétorique, pour prouver ses prémisses à ses amis. C'est clair que Job n'avait pas de péché à confesser, sinon il aurait et son livre, brusquement terminé. 
En gros, Job que dit-il dans sa réponse au premier discours d'Eliphaz ? « Le discours de Job est dirigé contre le ton antipathique et réprobateur que les amis, après leur long silence, ont assumé dès sa première manifestation d'angoisse. »16Eliphaz pense que le désir de Job pour la mort est une plainte contre Dieu au lieux d'une plainte contre sa souffrance. Eliphaz, qu'aurait-il dit ? 
« Premièrement, il aurait du dire à Job, « Tes plaintes de ta souffrance est juste, car ta souffrance est incomparablement grande. » Ensuite, « Ta malédiction de ta naissance, et ta plainte contre Dieu qui t'a donné ta vie, peut sembler juste si c'était vrai que Dieu t'a rejeté ; mais ce n'est pas vrai : même dans la souffrance Il conçoit ton bien ; la plus grande la souffrance, la plus grande la gloire.17

Eliphaz exhorte Job à se repentir, Job réponde en demandant ses amis et Dieu de lui montrer précisément ce qu'il a fait pour mériter ses afflictions.18« Job est dans le droit ; mais il ne sait pas que Dieu lui regarde avec une compassion silencieuse et l'admiration jusqu'à ce que le test soit entièrement terminé et il est temps d'exprimer publiquement son approbation. » 19
1Matthew Henry, Commentary on the Whole Bible. Accordance Bible Software, OakTree Software, 2004. Job 6:1-7
2Eisenberg, p171 
3Garrett, p23
4Henry, Job 6:14-21
5Traduit “honteux” dans plusieurs versions mais mieux traduit “déçu”. Strong's, 2659
6Traduit “accabler” par certaines versions, mais mieux l'image de « jeter le sort ». Voir aussi Ezé 24.6; Joel 3.3; Ob 1.11; Na 3.10. – verbe hifil. Mounce, 5307
7Au lieu de « persécuter » mieux “trafiquer” ou “acheter et vendre”. Strongs, 3739 & Delitzsch,https://www.studylight.org/commentaries/kdo/job-6.htmlJob 6:24-27
8Garrett, p24
9Talbert, p100
10Tyndale, Job 7:11
11Life Application Study Bible, Job 7:11
12Strongs, compare 7878 & 7879
13Idem.
14Life Application Study Bible, Job 7:12
15Keil & Delitzsch, https://www.studylight.org/commentaries/kdo/job-7.html
16Idem.
17Idem.
18Garrett, p24 (paraphrasé)
19Talbert, p104 citant Francis Anderson, Job: An introduction and Commentary, p139

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