La réponse de Job au troisième discours d'Eliphaz
Job n'imite pas dans sa propre réponse le changement de ton d'Eliphaz. Il lamente qu'il ne trouve pas Dieu (23:2-10), mais garde les bonnes priorités (11-17). Il utilise le chapitre 25 pour partager la dure réalité de la vie. « Dans la première partie de son discours (Job 23) il s'occupe du mystère de sa propre souffrance, et dans la deuxième partie (Job 24) de l'opposé de ce mystère : la prospérité des méchants et leur immunité de la punition. »1
Après une telle attaque par Eliphaz, Job désire voir Dieu d'avantage (2-3). Il veut vraiment parler à Dieu et entendre sa réponse (4-5). « "Toute la puissance du monde pour consoler ne vaut pas le muet soupir qui, de votre cœur brisé, s'échappe avec confiance vers Celui qui recueille tous les soupirs. » (Alexandre Vinet) Job croit que Dieu sera gentil avec lui (6) et il est confident que Dieu va le délivrer (7), sauf il ne le trouve nul part (8-9). Verset 10, ne doit pas être pris hors contexte. « Job 23.10 se compte parmi les versets dont les mots familiers ont pris leur propre vie sacrée - versets utilisés pour enseigner des vérités qui sont saines et bibliques, mais les vérités qui sont étrangères au contexte du verset. »2Job vient de lamenter le fait qu'il ne trouve pas Dieu. Il sait que Dieu connaît (10), mais n'a pas d'occasion de lui plaider son cas. Quand cela lui arrive, il réussit (comme de l'or, 10). Contrairement à ce que Eliphaz disait, que seulement s'il se repentit il sera béni par Dieu (22.24). Job sait qu'il est juste, et que même s'il ne trouve pas Dieu, Dieu le connaît. Nous avons déjà vu qu'il croit dans le rédempteur et dans la résurrection. Quand il est testé, après sa mort (car la mort est sa seule délivrance), il se mettra devant Dieu et son innocence sera proclamée. Un passage parallèle se trouve en Job 31.4-6.
Job est juste et a gardé Sa voie, n'a pas abandonné ses commandements (11-12). Il a gardé la parole (12), contrairement à ce qu'Eliphaz a insinué (22.22). Il sait qu'il ne peut pas changer l'avis de Dieu (23.13). Pour des raisons inconnues à Job, Dieu l'a mis dans cette position (14), et c'est pourquoi Job est troublé et a peur (15). Job admets en verset 15 qu'il est dans sa présence. Un souffrant comprends que Dieu est partout, mais n'arrive quand même pas à le trouver. Dieu permets que tout cela lui arrive (16), et Job reste dans les ténèbres (17).
Job encore pose la question « Pourquoi ? » (24.1) Puisque rien ne lui est caché, pourquoi tant de souffrance ? Job explique, avec plusieurs exemples, ce que nous avons tout senti à un moment ou à un autre. Nous voyons les gens enfreignent la loi (la limite de vitesse, les impôts, mensonge, etc.) et ils s'en sortent impunément et cela nous rends fou. Certains enlèvent les bornes3, volent des troupeaux (le cas de Job), volent des veuves et des orphelins, et ne donnent pas aux pauvres et ceux qui sont dans le besoin (2-4). Mais ils sont toujours béni : la nourriture, les enfants, la moisson, etc. (5-6). Ils maltraitent les pauvres (7-8 Semeur), et les orphelins (9-10). Même ceux qui travaillent pour eux sont maltraités (11). Tous ces gens maltraités crient à Dieu, mais il ne fait rien (12). Il y a même des rebelles contre Dieu (13-15); sans conséquences (15-17).
La signification des versets 18 à 25 sont discutable. Certains pensent que Job a changé d'avis à celui de ses amis : les méchants sont punis. D'autres pensent que ceux ne sont même pas ses propres mots, appartenant plutôt au discours court de Bildad juste après. L'hébreu est difficile à traduire. Je pense comme d'autres que c'est une malédiction aux méchants (18). La secheresse et la morts les attendent (19). Ils seront oublié (20). Ils seront puni pour ce qu'ils ont fait, même s'ils pensent êtres en sécurité (22-23). La punition va leur humilier (24). Si j'ai raison, il semble prendre l'idée comme en Ecclesiastes, « Tout est dérisoire. » (Ecc. 1.2) Dans tous les cas, Job est fidèle à ses déclarations précédentes, sachant que les méchants vont être jugés, même si cela leur arrive après la mort. Les puissances et méchants peuvent sembler être dans la prospérité, mais temporairement. Sa conclusion est pareille, « Ce n'est pas, Job implique, un monde où la justice règne ! C'est simplement un monde de vanité et méchanceté. »4Il termine par un défi pour ses amis de lui prouver le contraire (25). Bildad réponde à ce défi.
1Keil and Delitzsch, https://www.studylight.org/commentaries/kdo/job-24.html
2Talbert, p138
3See Deut. 27:17
4Garrett, p57
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